Avec ou sans logiciel : quels enjeux, quels résultats ? Approche comparative de deux analyses de corpus de presse.
Annie Lochon  1@  , Isabelle Huré  2@  
1 : CERREV
Université de Caen Normandie, Université de Caen Normandie
2 : Université de Franche-Comté
Université de Franche-Comté, Université de Franche-Comté

La communication met en regard méthodes d'analyse de corpus médiatique et résultats. En effet, les deux communicantes mènent ou ont mené des recherches aux thématiques et aux corpus proches : l'une travaille sur le discours politico-médiatique sur la délinquance sexuelle et la violence sexuelle dans deux journaux français (1989 - 2012) ; l'autre a mené sa thèse sur la médiatisation de la récidive criminelle entre 1997 et 2008. Les deux chercheuses ont travaillé sur la presse (plus de 1000 articles à chaque fois). Pour autant, l'une a choisi d'appréhender son corpus à l'aide d'un logiciel informatique : Prospéro, l'autre non. Cette différence permet de comparer et de comprendre les avantages et inconvénients de chaque démarche, mais aussi d'essayer de saisir les raisons de ces choix. L'approche comparative semble ici pertinente, car le volume des données est dans un entre-deux : presque trop important pour une analyse classique article par article, mais pas assez important pour entrer dans la catégorie « big data ». Les chercheuses ont donc pu faire un choix méthodologique et scientifique en adoptant une démarche ou une autre.

 

Après l'évocation rapide des corpus, la communication débute par la présentation des méthodes employées. La première chercheuse présente le logiciel utilisé : Prospéro. La seconde chercheuse explique ensuite la manière dont elle a bricolé (DE CERTEAU, 1990) pour appréhender son corpus « manuellement ». Puis, les avantages et inconvénients des deux approches ainsi que les manières de les dépasser sont présentés, tant d'un point de vue de l'analyse stricte du corpus que de l'éthique ou du point-de-vue de la communauté scientifique.

Les parcours des deux chercheuses, les opportunités que leur formation et leur discipline (sociologie d'un côté et sciences de l'information et de la communication de l'autre) leur ont offertes et les traditions méthodologiques de leurs laboratoires sont ensuite explorés. Sans diminuer la liberté dont bénéficie tout-e chercheur-se, il nous semble que le contexte d'élaboration de la pensée importe les chemins qu'elle emprunte et ses méthodes.

Enfin, la communication se termine sur les principaux résultats des chercheuses avec comme question sous-jacente : est-ce que la méthode employée pèse sur les résultats ? Même si nos questions de recherche ne sont pas identiques, la proximité des thématiques, du terrain d'analyse et de la période étudiée nous permet de faire des ponts facilement entre les deux ensembles de résultats.


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