Scraper le rap sur les réseaux pour éclairer les réseaux du rap
Corentin Roquebert  1@  
1 : Centre Max Weber - Lyon
UMR 5283

Scraper le rap sur les réseaux pour éclairer les réseaux du rap

Corentin Roquebert - doctorant au Centre Max Weber (Lyon)

Cette communication vise à montrer qu'il est possible d'utiliser des méthodes de scraping de données du web pour répondre à un questionnement sociologique. Le cas d'étude présenté concerne l'analyse de la structuration du monde professionnel et artistique du rap français. Les données utilisées sont issus d'un double scraping : d'une part, l'ensemble des morceaux sortis sur un album durant les années 2010 et référencés comme tel sur le site Genius (11 500 morceaux), pour lesquels on récupère les artistes impliqués et le texte des chansons ; d'autre part, des données issues de YouTube, comprenant les vidéos musicales dans lesquelles apparaissent les 150 artistes les plus actifs de ce champ. Ces données, si elles sont récupérées de façon automatique, nécessitent pourtant un travail certain (de codage, de nettoyage, etc.) dans lequel les décisions théorico-techniques sont importantes. Dans un premier temps, on s'attachera à montrer comment on peut construire et analyser un réseau du rap français, à travers une étude des featuring entre artistes. Dans un second temps, on montrera comment la construction de plusieurs indicateurs de présence des rappeurs sur YouTube permet d'apporter des éléments de réponse à une double question : d'une part, cela permet de questionner la place et l'effet des featuring dans le rap ; d'autre part, cela apporte un éclairage nouveau sur la manière dont le réseau du rap, construit sur la base des collaborations entre artistes, est structuré. In fine, l'analyse conjointe de ces trois types de données (featuring, texte, présence sur YouTube) permet de questionner les rapports entre mode de collaboration, formes esthétiques et capital commercial.


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